Pièces de théâtre

L’assassin dispersé
8 acteurs et actrices au minimum.
Sous la houlette d’un énigmatique interrogateur – flic, juge, psychiatre,
confesseur, dieu ou chef de chœur – un tueur vit et revit ses meurtres, ses visions
sordides et hallucinatoires, ses questions intérieures. Il revoit ses victimes de
passage et ses victimes essentielles. Il reconstitue ses actes sanglants,
grandiloquents ou dérisoires, sous le regard d’une communauté mouvante et
éclatée. C’est le procès de la violence (et donc de la race humaine) où les témoins
viennent témoigner de manière souvent criarde et impromptue, et forcent à rire au
moment où ils quêtent la pitié.

Piège pour Déa
Piège pour Déa, c’est Médée aujourd’hui, c’est la légende des Argonautes à l’ère post-tchernobylienne.
Médée ne s’appelle pas Médée mais Déa, pourtant elle est fille du soleil, lourde hérédité.
Piège pour Déa, c’est les Atrides et Dallas, il y a des princesses blondasses médiatiques, des enfants surdoués façon Spielberg et des mafieux pittoresques façon frères Cohen.
On s’y égorge et on y rigole, il faut donc s’attendre à des surprises sanglantes et à des tortures désopilantes.
Hélios brille sur tout cela, il faut dire qu’il luit impitoyablement jusque dans les tripes des mouches.

Initiales D.J.
3 acteurs, 3 actrices.
Création en 2004 par la compagnie Planète Tuh’n, reprise en 2011 par la
compagnie Bela Justic.
D.J est Don Juan et Disc-jockey, outrageant et galant, misogyne et philogyne,
cynique et romantique, Pierrot et fou. Surgissant au hasard des rues, des lieux
fantomatiques, des chambres évanouies, les personnages que D.J croise ou
heurte semblent, à certains égards, autant de fantômes que le héros séduit, attire,
repousse ou écarte au gré de sa quête, ectoplasmes surgis de son imaginaire
malade. Mais au contraire du héros expressionniste qui surmonte ses démons pour
trouver le salut, nulle rédemption n’attend D.J au débouché des turpitudes
contemporaines.

L’oeil du jour
1 acteur, 1 actrice
Création en 2003 par la compagnie Gazoline.
En 1917, les combattants pourrissent déjà dans les tranchées mais dans certaines
sphères l’on peut encore croire que la guerre est toute élégance, fait naître des
mots choisis et lustre les toilettes des jolies femmes.
Ainsi de Mata-Hari ou H21, l’héroïne de l’Oeil du jour, l’une des plus célèbres
danseuses orientales du début du siècle qui paya devant un peloton d’exécution
une vocation très mondaine d’espionne.
Sommes-nous la nuit qui précède son exécution ou celle qui la suit ? Est-elle déjà
morte ou encore vivante ? Autant de questions que rend vaines le jeu théâtral
entre l’ange et sa créature, la fête galante des personnages qui vivent et meurent,
entrent et sortent sur un claquement de doigts ou une volte-face, se bousculent
allégrement au chevet de cette femme qui n’a pas toujours d’humour, cette
politesse du désespoir, et qui voudrait vivre.
Et, en dépit des quatre langues qu’elle parle, des dizaines d’amants qu’elle a eus,
des centaines de chambres d’hôtel qu’elle a habitées (sans toujours payer sa
note), elle n’a peut-être pas commencé.


Les petites baleines de la côte Est
2 actrices, 2 acteurs
Diffusion sur France-Culture
Création par la compagnie Gazoline en 1997
Où l’on bénéficiera de quelques aperçus fantaisistes, voire farfelus, sur Harvard, Boston et la Nouvelle-Angleterre qui n’a de nouveau que le nom et dont tous les citoyens de l’oncle Sam savent bien qu’elle est la plus coincée des Amériques. Où l’on verra Jonathan, surdoué âgé de onze ans, grand amateur de chocolats et fanatique de culture européenne, qui a bien l’intention de donner une bonne leçon à sa compagne élective, Sarah-Jane, surdouée âgée de onze ans, fière et égoïste, réfractaire à l’Europe dégénérée…

Le goûter de Massada
1 actrice, 1 acteur
Texte lauréat du concours « Une scène pour la démocratie »
« La mère et l’enfant entrèrent dans la bibliothèque. Il n’y avait pas de livres.
Juste une longue table, sur laquelle étaient posés des sous-mains en carton, des
feuilles de papier et des stylos. Et, tout autour, des immenses rayonnages vides.
Ils commencèrent à tourner autour de la table. »
Traductions

WILLIAM SHAKESPEARE, Jules César
À paraître en janvier 2026
En 44 avant Jésus-Christ, Jules César est l’homme le plus puissant de Rome. Auréolé de ses conquêtes militaires, il a été nommé dictateur à vie, mais dans son entourage, on s’inquiète de ce qu’il pourrait exiger le titre de roi.
Sans que les preuves d’une telle ambition soient réunies, Cassius réussit à convaincre Brutus, proche de Jules César et figure aimée du peuple, d’entrer dans un complot, et d’assassiner Jules César afin de préserver la République.
Après cet assassinat qui déstabilise Rome tout entière, une guerre civile se déchaîne, qui oppose le camp des conjurés, mené par Brutus et Cassius, et celui des partisans de César, dirigé par Marc Antoine et Octave.

PHILIP RIDLEY, L’horloge la plus rapide de l’univers
Un appartement délabré de l’est de Londres, au dessus d’une usine désaffectée envahie par les oiseaux. Capitaine Gong prépare la soirée d’anniversaire de son compagnon Puma Glass, dix-neuf ans. En fait, Puma, phobique des horloges et du temps qui passe, a trente ans, et ses soirées d’anniversaire sont autant de prétextes pour abuser de ses invités. Ce soir, Puma a invité un adolescent de quinze ans, Foxtrot Darling, en deuil de son frère aîné. Mais la soirée ne se passe pas comme Puma l’a prévu…
Dans cette pièce à la fois drôle et sanglante, l’auteur revisite le mythe de Faust et de l’éternelle jeunesse. The Fastest Clock in the Universe a été créée au Hampstead Theatre de Londres, le 14 mai 1992, dans une mise en scène de Matthew Lloyd. La pièce, la deuxième écrite par Philip Ridley, a obtenu de prestigieuses récompenses, notamment le Critics’ Circle Theatre Award et le Evening Standard Award, les deux fois dans la catégorie « Jeune auteur le plus prometteur. »

WILLIAM SHAKESPEARE, Le songe d’une nuit d’été
À la cour, des noces fastueuses se préparent.
Thésée, duc d’Athènes, va épouser Hippolyte, la reine des Amazones. Deux ennemis immémoriaux, le maître et l’esclave, le Grec et le barbare, l’homme et la femme, vont donc se réconcilier.
En revanche, au sein du quatuor de jeunes amoureux, l’inconstance compromet toutes les entreprises matrimoniales. Démétrius qui aimait Héléna, aime à présent Hermia qui aime Lysandre, alors qu’Héléna aime toujours Démetrius et se trouve délaissée…
Et au dessus des hommes, dans une empyrée néo-celtique qui jouxte merveilleusement le monde de la Grèce antique, entre le roi des esprits et la reine des fées, Obéron et Titania, rien ne va plus. Titania refuse de céder à Obéron un enfant qu’elle a enlevé aux Indes. Pour lui donner une leçon, le roi des esprits décide de lui faire aimer, à l’aide d’un philtre, la première créature qu’elle découvrira à son réveil.
Dans la forêt des elfes, Pierre Pendiculaire, Nicol Anus, Ramon Letuyau, Robin Laplume, Tom Lapipette et Lamèche, répètent une scène de Pyrame et Thisbé, espérant bien présenter leur spectacle amateur aux noces de Thésée. Robin Débonnaire, le malicieux suivant d’Obéron, qui se divertit aux dépens de ces « péquenauds patentés » transforme leur vedette, Anus, en âne.
Anus devient logiquement Asinus !
À son réveil, Titania découvre l’animal et en tombe follement amoureuse…

JOHN DONNE, Les Poésies d’amour
« Aucun homme n’est une île ». Telle est la formule qu’ont retenue toutes celles et tous ceux qui ont, un jour, entendu parler de John Donne. À ce constat universel (ou cette sentence gnomique) qui nous renvoie autant à notre appartenance à la communauté humaine qu’à notre indubitable finitude, il faudrait sans doute ajouter cette impérieuse devise (ou profession de foi) tirée de La Canonisation, laquelle devise engage à la fois un être universel et un sujet singulier : « Laissez-moi aimer ». Le sujet donnien, qui se saisit (et sans cesse se resaisit) comme sujet existant, perpètre cette opération d’auto-légitimation de soi au travers de son être amoureux. Avec Robert Ellrodt, on dira donc de John Donne lui-même qu’avec « la passion amoureuse il cherche, en effet, comme une certitude d’être1. » Ne te demande pas pour qui sonne le glas, dit le poète à son interlocuteur mortel lorsqu’il termine le célèbre poème sus-cité, mais avant que ton glas sonne, ne te demande pas non plus pour qui advient l’amour (pourrait-on ajouter, pour réécrire John Donne en allant dans son sens), il est pour toi !

Emily DICKINSON, Les Poésies d’amour
Comme il est un mythe Rimbaud, celui du génie précoce et du départ en Afrique, il est un mythe Dickinson, et c’est, comme à l’inverse du premier, celui de la réclusion à domicile et de l’écriture clandestine. Emily Dickinson naît en 1830 à Amherst, petite ville de la Nouvelle Angleterre, dans une famille aisée et puritaine de juristes. Après des études secondaires à l’Amherst Academy, elle doit interrompre ses études supérieures au séminaire du Mont Holyoke et, retirée de l’institution par son père, elle revient à la maison. Vampirisée par la vie domestique et les soins à apporter à une mère chroniquement malade, elle ne quittera plus guère le domaine familial, sauf pour un voyage à Washington et à Philadelphie en 1855. Passé l’âge de trente-cinq ans, l’écrivaine secrète habite sa chambre et ne communique guère avec l’extérieur. Elle ne publiera presque rien des quelque mille sept cent poèmes visionnaires, conçus dedans cette chambre tant physique que cérébrale : la poétesse cloîtrée fait ici, pendant plusieurs décennies, la preuve par l’oeuvre que « le Cerveau – dépasse le Ciel ».
Cette existence retirée se déroula dans un monde moins privé d’amour qu’on ne le pense, même si Emily Dickinson jamais ne se maria et n’eut jamais de liaison avérée avec qui que ce soit, homme ou femme.

Tim CROUCH, Un chêne
1 acteur, 1 acteur ou actrice
Un hypnotiseur commence un spectacle et fait appel aux spectateurs pour monter sur scène. Parmi ceux qui se présentent, il y a un homme dont la petite fille est morte, renversée accidentellement par la voiture de l’hypnotiseur des mois auparavant… Dans un dispositif tout à fait unique, puisqu’un acteur connaît la pièce et l’autre, le père, ne connait rien au texte avant de monter sur scène, une étude à vif sur les pouvoirs du théâtre, de la suggestion et de l’imagination, tous susceptibles de vaincre la mort.
Aux éditions Les Solitaires intempestifs
Tim CROUCH, L’Auteur
3 hommes, 1 femme
Devant un spectateur qui communique ses impressions au reste du public réel, trois artistes impliqués dans un spectacle racontent la genèse d’une pièce ultra-violente et les répercussions que les répétition ont eues sur eux.
Une dramaturgie immersive et auto-fictionnelle, où l’auteur est nommément impliqué dans la fiction, nous y impliquant du même coup jusque dans la distance naturelle à l’événement.

Mark RAVENHILL, Shopping and Fucking
4 hommes, 1 femme
Mark, Robbie et Lulu, actrice au chômage, forment un ménage à trois, mais Mark sombre dans la drogue et entraîne le trio dans la crise. Mark part se soigner dans un centre de désintoxication, le duo abandonné tentant de survivre à son départ. Lulu rencontre un magnat du télé-achat qui, au lieu d’une prestation télévisuelle, lui propose de vendre trois cents cachets d’ecstasy. Mais Robbie dilapide le stock, laissant le couple avec une dette de 3000 livres… Quant à Mark, nouant une nouvelle relation avec Gary, il revient fièrement présenter sa nouvelle conquête au duo.
Mark Ravenhill dépeint dans Shopping and Fucking une société où toutes les relations amoureuses entre les individus sont conditionnées par l’argent, de sorte que chacun se vend et que chacun achète l’autre. Le réalisme le plus crû côtoie des fictions subjectives. Les héros s’inventent des vies et des histoires qui trahissent, au-delà ou en deçà d’échanges sexuels purement mercantiles, un désir d’amour authentique.

Mark RAVENHILL, Instruction civique
Tom a quinze ans et se pose des questions sur ses orientations sexuelles. Il rêve d’embrasser quelqu’un en rêve, mais il ne sait pas si c’est un homme ou une femme. Ni son amitié avec Gary, que Ray et Stephen, deux petits machos en herbe, traitent de gay alors qu’il ne l’est pas, ni sa relation trouble avec Amy, une adolescente qui se taillade les veines, ne l’aident à savoir. Il lui faudra trouver la réponse en lui-même.
Dans cette chronique douce-amère, où la mélancolie le dispute à l’humour et le réalisme au merveilleux, des adolescents explorent leur sexualité en même temps qu’ils font l’apprentissage de la citoyenneté. Confrontés à des adultes aussi incertains qu’eux, ils devront exercer leur propre liberté et en assumer les conséquences.

Mark RAVENHILL, Piscine (pas d’eau)
Ils étaient le Groupe. Une bande d’artistes bohème, désargentés mais enthousiastes, adeptes du happening et de la performance. Et puis une artiste de la bande réussit : elle est reconnue au niveau international, devient riche et célèbre, suscitant l’envie et la jalousie de ses camarades qui demeurent dans la précarité. Un jour, elle les invite tous dans sa villa avec piscine, à l’autre bout du monde. Ils viennent tous et retrouvent, le temps d’une soirée, l’enthousiasme de leur jeunesse. Tout le monde se met à poils, pour un bain de minuit dans la piscine. Et elle plonge la première…
Piscine (pas d’eau) est une pièce chorale et polyphonique, qui peut se jouer à un(e) ou à plusieurs. Avec une verve autocritique, l’artiste Mark Ravenhill fait le procès de l’art contemporain face à un capitalisme qu’il est censé combattre, mais dont il s’accommode parfaitement. Il brosse une satire au vitriol d’artistes qui prétendent œuvrer contre les dogmes du libéralisme sauvage, alors que leurs actes envieux et mesquins en illustrent les pires travers.

Mark RAVENHILL, Faust est mort
Alain est un universitaire français adepte de la cruauté envers soi et envers les autres. Il se heurte à la censure du politiquement correct et décide de quitter son université. Lors d’une soirée arrosée, il rencontre Pete, qui a dérobé à son père, un magnat de l’informatique, une précieuse disquette contenant la formule du chaos. Alain et Pete vivent une relation amoureuse complexe et rencontrent virtuellement un jeune homme, Donny, adepte de l’automutilation.
Opus expérimental et technologique, où les acteurs se filment eux-mêmes et où la vidéo est partie intégrante de la dramaturgie, Faust Est Mort n’en est pas moins une fable morale, assez proche d’un conte de Voltaire. Mark Ravenhill prend acte du divorce d’avec le réel, consommé par une civilisation technologique et post-humaniste, où le simulacre est roi. Mais lui comme son binôme se heurtent à un fait réel qui échappe à toutes les spéculations abstraites : la mort de l’autre.

Enda Walsh, MISTERMAN
1 acteur
Un homme, Thomas, vit dans une ville, Inishfree, ou une ville, Inishfree, vit dans un homme, Thomas.
Le héros entretient avec sa mère une relation d’osmose malsaine, endossant à l’occasion l’identité d’un père prestigieux et autoritaire.
Il vit avec une jeune fille, Edel, une relation sans espoir, et rejeté d’elle, finit par la tuer.
Il tente de prêcher la doctrine du Christ à ses concitoyens mais moqué d’eux, il met le feu à toute cette bourgade rétive.
Au gré d’une dérive à la fois ludique et psychotique, le prophète en herbe, ou plutôt apprenti-sorcier, en arrive à commettre tous les actes du démon, en une trajectoire hélas fort courante…

William SHAKESPEARE, Le Roi Lear
S’estimant proche de la mort, un roi décide de partager en trois son royaume, afin d’en doter ses filles : Goneril, Régane et Cordélia. Lors d’un vaste cérémonie où se décident à la fois le partage et les noces de trois héritières, il exige de chacune d’elle qu’elle lui fasse une déclaration d’amour officielle qui scellera toutes ces donations. Mais alors que les deux premières le flattent avec ostentation et démesure, la troisième tient des propos mesurés qui mettent le vieillard en fureur.

William SHAKESPEARE, Hamlet
« L’adolescent évanoui de nous aux commencements de la vie et qui hantera les esprits hauts et pensifs par le deuil qu’il se plaît à porter, je le reconnais qui se débat sous le mal d’apparaître… Mais avance le seigneur latent qui ne peut devenir, juvénile ombre de tous, ainsi tenant du mythe. »
Stéphane Mallarmé

Jim CARTWRIGHT, J’ai léché le déodorant d’une pute
Création par la compagnie les Voyageurs immobiles
Un homme délaissé, une prostituée martyrisée. Le premier finit par vivre sous le lit de la deuxième.
Aux éditions Les Solitaires intempestifs
Jim CARTWRIGHT, Deux
Dans un pub, le patron et la patronne font l’éloge satirique de tous les clients qui défilent et les jouent, se métamorphosant et déguisant à plaisir.
Critique

Le rire des mortels, Tome 1
Pourquoi rions-nous ?
Pour répondre à cette question, le premier tome du rire des mortels remonte aux origines du rire humain.
Au commencement était l’agonie des moribonds, éprouvée par les vivants comme un événement menaçant et belliqueux.
Face au comportement violent des agonisants, l’être humain réagit par l’imitation : il reproduit en miroir le gestus agressif de l’agonisant.
Il se tord non pas de rire mais de violence : cet archéo-rire réactif n’est pas drôle.
Avec le rire, cet archéo-rire change de sens.
Tout événement comique, vécu dans la vie réelle ou imité par la fiction, est une fausse mort. L’homme qui tombe sur le trottoir, parce qu’il téléphone au lieu de regarder devant lui, n’est pas si différent de l’homme de Néanderthal qui chutait mortellement face à un fauve, sauf que sur le trottoir la chute est pour de rire et que l’homme va se relever.
Nous imitons d’un rire heureux sa gestuelle d’agonisant, car cette fois il ne mourra pas.
En riant, nous voyons la mort sans la voir et nous nous cachons notre mortel destin : le rire est la quasi catharsis de la mort.

Le rire des mortels, Tome 2
Dans le premier volume du Rire des mortels, la cause du rire est établie : tout événement comique est une fausse mort, autrement dit un thanartefact (ou artefact thanataire), où la mort est à la fois repérable et cachée.
À partir de cette notion centrale, le deuxième tome élabore une poétique du comique, où trois types se distinguent : le gestucomique (comique de geste), le locucomique (comique de langage) et le situcomique (comique de situation).
C’est le cobaye chu sur le trottoir, faussement écrabouillé par un effet gestucomique. C’est une victime du lapsus, tuée faussement par un mécanisme locucomique qui le dépossède un instant de son intention vitale. C’est un mari cocu remplacé par l’amant, faussement tué (puisque remplacé) dans une configuration situcomique.
Dans le comique, le ressort est bien huilé : il permet au rieur de se dissimuler à lui-même l’événement ficto-thanataire qui déclenche son hilarité.
Avec l’humour, le ressort comique se problématise et se complexifie : l’humour est un méta-comique.

Les Réécritures de Shakespeare aux XXè et XXIè siècles
Contributions d’Elise Deschambre, Ariane Ferry, Jean-Marc Lanteri, Catherine Magalhaes, Deborah Prudhon, James Weldon.
Entretien entre Jean-Marie Piemme et Laetitia Coussement-Boillot.
Trois pièces de Tim Crouch, traduites par Jean-Marc Lanteri : Moi, Banquo, Moi, Caliban, Moi, Fleur des Pois, avec l’aimable autorisation de United Agents et Marie-Cécile Renauld.

Tim CROUCH OU LA SCENE EMANCIPEE, Coup de théâtre n° 30
Textes réunis par Elisabeth Angel-Perez, Christine Kiehl et Jean-Marc Lanteri.
Contributions d’Elisabeth Angel-Perez, Joseph Danan, Christine Kiehl, Jean-Marc Lanteri, Fabienne Maître, Deborah Prudhon, Dan Rebellato, Estelle Rivier, Séverine Ruset, Jean-Pierre Ryngaert.
La course aux chaussures de Tim Crouch, traduit par Jean-Marc Lanteri.

EN NOIR ET BLANC, essai sur Bernard-Marie Koltès
Théâtre de l’autre, pour l’autre, avec l’autre, l’œuvre de Koltès offre une expérience éthique singulière, où la conscience occidentale affronte, sans honte complaisante et sans oubli obscène, son passé d’esclavagiste et son présent de prédateur, la légende de ses conquêtes et le trouble de son désir.
Consacré spécifiquement aux six pièces créées entre la fin des années soixante-dix et la fin des années quatre-vingt, En noir et blanc cerne au plus près ce topos incontournable du théâtre koltésien : le conflit du noir et du blanc dont la violence n’a d’égale que la complexité.
Aux Presses Universitaires du Septentrion

AUTOUR DE CARYL CHURCHILL, Coup de théâtre n° 26
Textes réunis par Christine Kiehl.
Contributions de Elisabeth Angel-Perez, Liliane Campos, Catherine Hargreaves, Jean-Marc Lanteri, Séverine Ruset.
Traduction de Mad Forest, La forêt folle, par Jean-Marc Lanteri.

DRAMATURGIES BRITANNIQUES (1980-2000), Écritures contemporaines n° 5
Études réunies et présentés par Jean-Marc Lanteri.
Contributions d’Elisabeth Angel-Perez, Suzanne Blattès, Marianne Drugeon, Nathalie Hourmant Le Bever, Sabine Jean, Jean-Marc Lanteri, Dan Rebellato, Isabelle Smadja.
Traductions inédites de Jim Cartwright, Chris Hannan, Philip Ridley, James Stock.